Au niveau scientifique, mon stage portera de façon "assez large" sur la cavitation en milieu confinée. Pour ceux à qui ça ne dit rien, je leur conseille d'aller se balader un peu sur wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Cavitation ou http://en.wikipedia.org/wiki/Cavitation, plus complet et pour les anglophones) et de flâner ensuite pour découvrir les informations manquantes qui exciteraient à tout hasard leur curiosité. La cavitation est étudiée pour de nombreuses raisons : c'est un phénomène violent, qui peut donc être destructeur (usure des hélices de bateaux), ou étonnement efficace pour certaines tâches qui seraient fastidieuses par d'autres moyens (traitement de surface par bain ultrasonore, destruction des calculs rénaux...). La nature aussi utilise la cavitation, c'est par exemple elle qui produit le bruit que l'on entend quand on se fait craquer les doigts (cavitation de bulles de CO2, contenu dans le sang), ou qui permet à une crevette à la pince hypertrophiée (crevette-mante) d'assomer ces proies. Pour l'anecdote, je viens de voir que la cavitation est aussi utilisée en traitement contre la cellulite. Vous pouvez cliquez sur les images pour avoir un agrandissement.
J'effectuerais mon travail à la School of Physical and Mathematical Sciences de la Nanyang Technological University, Singapore, et je serais payé par le labo depuis les fonds concernant un projet qui vise à la mise au point d'un détecteur de cavitation ultrasonique. Je pourrais faire les études expérimentales/théoriques de différents phénomènes ayant pour base la cavitation, et ce grâce à des observations à haute vitesse (la caméra rapide du labo va jusqu'à 25 millions d'images/secondes... et bim), de la modélisation ou de l'électronique. A voir quand j'arrive selon les besoins et l'envie du moment.
Update, après l'arrivée au labo :
J'ai deux projets en ce moment. Le premier est mineur mais me prend la majeure partie du temps (lol), et vise à créer un appareil portatif pouvant créer des bulles de cavitation. Pour cela j'utilise l'effet Venturi, c'est-à-dire la diminution de la pression dans un tuyau de section diminuant dans la direction de l'écoulement. J'ai essayé en 2D, ça ne marche pas vraiment, on obtient des petites bulles en injectant de l'air dans le circuit de pompe, mais ce ne sont que des grosses bulles sectionnées à mon avis. Je suis donc en train de passer au 3D, avec un tuyau cylindrique de rayon variable. J'utilise en pratique deux choses : le logiciel google sketchup pour pouvoir faire proprement le croquis de mon projet, et ensuite une imprimante 3D (et oui ça existe héhé) pour avoir réellement obtenir l'appareil final. L'impression se fait avec un polymère (l'ABS), ce qui rend l'impression finale assez costaude, contrairement à ce qu'on pourrait penser.
Finalement le 2D marche mieux (ou plutôt le 3D marche pas), restons là-dessus :
Le deuxième projet est l'étude d'une bulle (pas forcément de cavitation cette fois) approchant un mur. Dans la phase finale de l'approche, la bulle rebondit, mais pas contre le mur directement, mais plutôt contre le fin film d'eau qui sépare la bulle du mur (et qui prend un temps fini pour s'écouler). L'objet de l'étude est la dynamique de la bulle (au moyen d'une caméra rapide), mais aussi celui de l'écoulement du film fin (au moyen de franges d'interférences laser). Ce travail avait déjà été commencé par un ancien stagiaire, donc mon travail est de pousser l'étude un peu plus loin, à savoir en excitant radialement la bulle au moyen d'ultrasons. Nous verrons bien qu'elles sont les conséquences pratiques de ces oscillations de taille de la bulle.
2nde update :
Pour sûr, il faut bien changer les détails de ce que l'on pense faire quand on en vient à la pratique : les conséquences pratiques des oscillations de la bulle (utilisées notamment dans l'industrie du silicium, pour un nettoyage extrêmement précis et minutieux sans abîmer le matériau (une sorte de super aspirateur à l'envers) sont que c'est le bordel à étudier. Donc après avoir obtenu un super film de l'impact d'une bulle oscillante dont les modes de surface sont activés, ça fait maintenant presque 3 semaines que je me bats avec Matlab pour réussir à reconstituer le profil 3D de la surface de la bulle à partir de l'interférogramme. Ce n'est pas très compliqué, c'est juste que je ne suis pas habitué à Matlab haha
Le film final (si j'arrive à l'obtenir tranquillement) devrait être très sympa par contre.